Cinéma et Folie, d'une singularité à l'autre : l'aventure des Marx Brothers
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Fascicule 1
à la recherche de l'insolite
 
 
 
 
 

A l’abordage !

Quatre clandestins embarqués à bord d’un transatlantique font route vers New York. Installés confortablement dans des tonneaux au fond de la cale du navire, ils occupent leur temps en chantant en quatuor « Douce Adeline ». Les recherches entreprises par le capitaine, averti de la présence insolite de ce quatuor et décidé à faire respecter l’ordre à bord de son navire, sont pour l’heure restées infructueuses. Quand les tonneaux seront hissés sur le pont, les clandestins seront toutefois découverts et obligés d’interrompre le petit-déjeuner qu’ils préparaient pour fuir aussitôt les membres de l’équipage lancés à leurs trousses. Une course poursuite s’engage alors entre eux et l’équipage à travers le bateau et durera tout le temps de la traversée.
Monkey Business (Monnaie de singe), dans lequel les quatre clandestins auront maille à partir avec l’équipage sera la troisième réalisation cinématographique dans laquelle apparaîtront les frères Marx après The Cocoanuts (Noix de coco) et Animal Crackers (L’Explorateur en folie) réalisés en 1929 et 1930. À la différence de ces deux dernières, conçues à partir de leur pièce du même nom, leur répertoire théâtral avait été abandonné pour cette réalisation de 1931. Le succès que rencontrait – tardivement – « The Four Marx Brothers » sur la scène théâtrale, faisait ainsi s’embarquer le quatuor sur ce transatlantique pour une traversée inédite. Julius, Leonard, Adolph et Herbert Marx délaisseraient-ils aussi aisément les planches du music-hall dont ils étaient issus et où ils se firent un nom pour privilégier les plateaux des studios de cinéma ? Cette traversée pour le moins mouvementée se révélerait-elle aussi inconfortable pour ces clandestins repérés rapidement par des défroques facilement reconnaissables, nées de la scène, et dont le style violent, qui prit consistance un soir dans une salle de spectacle au Texas, ne pouvait pas ne pas être remarqué ?
À bord du transatlantique, ils ne seront pourtant jamais rejoints par leurs poursuivants et démontreront à cette occasion outre un indéniable savoir-faire, l’extrême originalité de leur personnalité. Mais l’heure du débarquement approchant, il faut aux clandestins, démunis de passeport, obtenir une identité, fut-ce telle d’emprunt. À tour de rôle, ils se feront passer pour un célèbre chanteur de music-hall dont ils détiennent miraculeusement le passeport. Mais aussi doués soient-ils pour le chant, le stratagème ne fonctionnera pas devant, il est vrai, des douaniers vigilants. Leurs antécédents théâtraux se présenteraient-ils comme un handicap à l’égard de ce que le monde du cinéma demandait ? Qu’allait-il advenir du quatuor issu de la grande et pure tradition vaudevillesque à l’égard de ce que le monde du cinéma tendait de surcroît à être en cette période charnière que représentaient les années trente ?
Les clandestins parviendront finalement à leurs fins. Ils atteindront le quai en se subtilisant à un passager souffrant sur une civière. Fraîchement débarqués, Julius, Leonard, Adolph et Herbert Marx, auxquels se substitueront les noms de scène de Groucho, Chico, Harpo et Zeppo, en profiteront pour perpétuer sans vergogne sur les plateaux de cinéma leurs méfaits. S’ensuivra une longue série de films dans laquelle les membres du quatuor laisseront libre cours à leur tempérament et dont l’originalité, en ces années de transition et d’apprentissage pour le cinéma, tiendra certainement à la teneur « insolite » de leurs œuvres.
Dans Principes de sagesse et de folie, Clément Rosset évoque les caractéristiques du terme insolite, de ce qu’il nomme le « sentiment de l’insolite » et désigne à son propos sa « rareté spéciale et incisive ». L’objet insolite signale moins une existence propre que la relative indépendance de réalités différentes qu’il met en contact imprévu, prévient le philosophe et dont la résultante est de témoigner avant tout de l’« incongruité » de certaines co-existences.
S’agit-il cependant de considérer exclusivement les prestations des frères Marx à l’aune de cette rencontre impromptue ?

Les clandestins

Les quatre passagers, illégalement embarqués, seront découverts lorsque, sur ordre de Gibson, les tonneaux dans lesquels ils s'étaient réfugiés seront hissés sur le pont. Trop lourds, quand les tonneaux seront soulevés, ils resteront d'abord accroupis sur le sol, continuant leur occupation comme s'ils étaient encore dissimulés, l'un prenant soin de son canotier, un autre, avec sa brosse à habit, faisant reluire sa cafetière, et enfin les deux derniers finissant de préparer le petit-déjeuner… jusqu’à ce que Gibson avant de remonter sur le pont, jetant dans la cale un dernier regard, les aperçoive. La poursuite peut alors s'engager entre les quatre hommes et les membres de l'équipage lancés à leur recherche.

Le signalement de ces quatre passagers clandestins correspond à celui des membres d'une seule et même famille, la famille Marx, qui au début du siècle, essaimèrent à travers les États-Unis les salles de music-hall. Enfants d'un Alsacien qui s'était embarqué pour New York et était devenu dans le quartier de Manhattan tailleur et d'une émigrée allemande, fille d'un amuseur ambulant, Julius, Adolph, Leonard et Herbert naquirent, quatre rejetons d'une famille qui en compta cinq. Sous l'impulsion de leur mère, ils se destinèrent très tôt à la scène artistique et s'habituèrent dès leur plus jeune âge à monter sur les planches. Après s'être essayée, dans les années vingt, à différentes formules, à deux, à trois, atteignant même le nombre de six avec l'appui momentané de recrues féminines de la famille, à différentes appellations, successivement, The Two, The Three, The Four Nightingales, The Four, The Six Mascots, The Three Marx Brothers et enfin The Four Marx Brothers and C°, la famille Marx en arrive à une combinaison définitive associant à la fois l'effectif, le nom et la parure.
Ils seront quatre et prendront comme nom de troupe The Four Marx Brothers. Ils choisiront les pseudonymes de Groucho, Harpo, Chico et Zeppo et se distingueront par : une queue de pie, une grosse moustache noire, de petites lunettes rondes et régulièrement un gros cigare aux lèvres ; un haut-de-forme cabossé sur une chevelure rousse et des habits hétéroclites sous un grand imperméable tenu par une ceinture ; un petit chapeau pointu et une veste trop courte contrastant avec un pantalon ample et enfin un beau complet toujours au pli impeccable. Quant à la scène, il s'agit de la scène du music-hall, elle mettra à profit au gré de l'alternance de sketches et de morceaux chantés et dansés dans la grande tradition vaudevillesque la manière toute singulière de jouer du piano de Chico avec sa technique du doigt revolver c'est-à-dire de l'index tendu, la verve chantante mais également dansante de Groucho et le talent multiple d'Harpo appréciable parmi les divers instruments dont il savait jouer, piano, clarinette, saxophone et notamment harpe.

Après des débuts chaotiques, les tournées de vaudeville se succèdent sans rencontrer véritablement le succès. Elles ont comme seul avantage de forger les styles basés de plus en plus sur l'improvisation que permet allégrement cette succession de numéros dont le fil conducteur est le plus souvent une intrigue sentimentale. En 1924, ils jouent I'll say she is, pièce hybride entre le vaudeville et la comédie musicale et pour la première fois le succès est au rendez-vous grâce notamment à un article dithyrambique d'un grand critique du journal The New Yorker, Alexander Woollcott qui deviendra un fidèle spectateur du quatuor. Suivront deux spectacles, l'un en 1925, s'intitulant The Cocoanuts et l'autre Animal Crackers conçu en 1929. Le triomphe qu'ils rencontraient soudainement dépassait leurs espérances.
L'année 1929 fut une année déterminante pour « The Four Marx Brothers ». En même temps qu'ils étaient consacrés sur la scène théâtrale avec la pièce Animal Crackers, commençait le tournage de The Cocoanuts (Noix de coco), une réalisation cinématographique dans laquelle le quatuor apparaissait. Avec une pièce tirée de leur répertoire, jouée quatre années auparavant, ils alterneront la même année les planches et les plateaux, « aboutissement » cinématographique de plusieurs années d'un retentissant succès. The Cocoanuts (Noix de coco) allait être la première intrusion dans la sphère cinématographique.
Qu'allait-il advenir ?

À bord du transatlantique, les quatre passagers clandestins ne seront jamais rejoints par leurs poursuivants. La course-poursuite ne s’achèvera qu'à l'heure du débarquement lorsque, dépourvus de passeport, ils devront trouver un moyen de détromper la vigilance des douaniers pour pouvoir quitter le transatlantique. Alors que le personnel du navire s'affaire et que les passagers s'apprêtent à descendre, ils font une première tentative. Ayant subtilisé chacun des valises et leurs étiquettes correspondantes distribuées par un steward, ils se dirigent promptement vers la passerelle. Mais deux officiers leur barrent aussitôt le passage pour, après un bref et vif échange, les renvoyer. Ils essaient alors dans le promenoir où ils se sont retirés de subtiliser discrètement le passeport de passagers présents et prêts à descendre. Ils n'arriveront toujours pas à leur fin, les deux hommes sur lesquels ils avaient jeté leur dévolu les ayant pris – facilement – sur le fait.

Toutefois après s'être emparés du passeport d'un célèbre chanteur populaire français, ils se présenteront chacun à tour de rôle au contrôle établi dans le salon par les officiers, dans l'espoir de pouvoir enfin quitter le navire. Devant le scepticisme des douaniers quant à la ressemblance des protagonistes avec la photo du passeport, ils entonneront, en prenant la posture adéquate et avec un réalisme que n'aurait sans doute pas renié Maurice Chevalier lui-même, l’une de ses chansons célèbres « Si les rossignols chantaient comme toi ils chanteraient beaucoup mieux que toi… ». Mais les douaniers, dans un premier temps crédules devant leurs prestations très convaincantes pour ensuite s'apercevoir du stratagème, les réexpédieront d'où ils étaient venus les uns à la suite des autres.

Qu'allait-il ainsi advenir de ces enfants issus de la grande et pure tradition vaudevillesque ?
Leurs antécédents théâtraux seraient-ils un handicap à l'égard de ce que le monde cinématographique demandait ou tendait à être en cette période déterminante que représentaient pour le cinéma les années trente ? La spontanéité caractérisant si parfaitement les frères Marx serait-elle mise à l’essai ? Groucho devrait-il troquer son fard noir faisant office de moustache contre une autre, belle et bien réelle, plus réaliste à l'écran ? Harpo avec son infirmité originelle, au moment de la généralisation du parlant romprait-il le silence ? Chico, à l'inverse de son frère, délaisserait-il ce « détestable » accent, décidément trop marqué pour une diction à la fois plus claire et audible ? Quant à Zeppo, et à la différence de ces frères, la ligne de ces nombreux complets pouvait parfaitement convenir.

L'Insolite

La réponse ne se fit pas attendre.
La moustache postiche ne fut nullement abandonnée par Groucho, l'accent italien de Chico se fit toujours et longuement entendre ainsi que le « mutisme » de Harpo qui, au fur et à mesure, se montra de plus en plus éloquent et, comme il était prévisible, l'apparence vestimentaire de Zeppo resta identique. Ainsi Julius, Adolph, Leonard et Herbert Marx, leur véritable nom, avec la réalisation de The Cocoanuts (Noix de coco), feraient leurs adieux au music-hall. The Cocoanuts (Noix de coco) allait être la première incursion cinématographique d'une longue série qui en comptera treize dans l'histoire du cinéma.

À Robert Florey et Joseph Stanley, premiers réalisateurs qui mirent en scène le quatuor, succéderont dix autres metteurs en scène qui sous l'impulsion de différents producteurs s'attelleront, à composer une histoire marxienne cinématographique. Avec une régularité presque métronomique lors de la première décennie suivant l'année 1929, les frères Marx participent à neuf films. Zeppo, à partir de la réalisation du sixième film A Night at the Opera (Une nuit à l’Opéra) en 1935, délaissera le quatuor qui se transformera très naturellement en trio. La seconde décennie sera beaucoup moins fertile et ne verra se succéder que quatre films, Love Happy (La Pêche au trésor) clôturant leur carrière en 1949. Treize films en tout et pour tout que les dictionnaires du cinéma classent dans la catégorie du burlesque et dont assurément la cocasserie, qui a peu d'équivalent dans l'histoire du cinéma, est de se désigner non sous le patronyme de tel ou tel metteur en scène mais comme un film avec ou plutôt des « Marx Brothers ». Cette cocasserie serait-elle seulement le résultat de gesticulations bruyantes, d'une intarissable logorrhée ou encore de sifflements et de coups de trompe d'auto dont est munie l'extrémité d'une canne de chacun des protagonistes ? Tous les quatre réunis, fidèles à leur tempérament et à leur propre style, parviendraient-ils, sans le moindre remords, à faire échouer toute tentative du metteur en scène de se faire entendre et reconnaître !

N’étant pas parvenus sous « les traits » de Maurice Chevalier à déjouer la vigilance des douaniers, les quatre passagers clandestins réussiront finalement à atteindre le quai grâce à un voyageur soudainement pris d’un malaise sur le pont du bateau. À l'instigation de l’un d'entre eux, s'improvisant médecin et portant immédiatement secours au malade, ils profiteront de l’incident en se subtilisant sur la civière au passager souffrant. Monkey Business (Monnaie de singe), d’où ont surgi de leurs tonneaux les quatre reconnaissables clandestins, troisième réalisation des frères Marx après The Cocoanuts (Noix de coco) et Animal Crackers (L’Explorateur en folie), perpétuerait-il les signes que d'aucuns avaient déjà repérés lors de leurs premières apparitions ? Leur répertoire théâtral avait cette fois été abandonné après Animal Crackers (L’Explorateur en folie) qui avait été réalisé ainsi que The Cocoanuts (Noix de coco) à partir de leur pièce du même nom.

The Cocoanuts (Noix de coco) et Animal Crackers (L’Explorateur en folie) sont généralement considérés comme de plates transpositions et sans véritable intérêt des deux pièces jouées sur la scène du music-hall et passent pour n'être que la manifestation désordonnée, brouillonne, d'un style, d'une identité, certes prometteurs et singuliers, mais en cours d'accomplissement et demandant assurément plus de maturité. Monkey Business (Monnaie de singe) serait-il continuateur, ainsi que les réalisations qui lui feront suite, à son corps défendant, d'observations partiellement émises et attendant patiemment d'être confirmées ou infirmées ? L’intrigue, aussi ténue soit-elle, ne serait que le prétexte à des séquences chantées et dansées, alternant avec les apparitions tonitruantes des frères Marx ! Au fur et à mesure, reviendraient comme un leitmotiv les solos de harpe de Harpo, les numéros au piano de Chico et les chansons de Groucho entrecoupés de l’éternelle scène de discussion entre le volubile Groucho et le non moins loquace Chico, d’apartés grandiloquents de Groucho, d’apparitions de Harpo… Ne seraient ainsi pointées les incohérences, les difformités et en un mot l'incongruité de leurs prestations cinématographiques. Rapprochement inopiné de deux réalités, la réalité du music-hall et celle du cinéma, la seule présence du quatuor aboutirait à ces nombreux et divers objets, insolites, qui attesteraient exemplairement de l'autonomie et de la spécificité de chacune, avec leurs moyens propres, leurs règles admises et leurs particularités vérifiables. Ces objets seraient la marque de frontières que l'on désire le moins possible transgresser et vis-à-vis desquelles chacun s'arroge le droit, au nom de principes et d'idéaux, d'en défendre la légitimité et l'intégrité.

Il est d'usage d'appréhender les bravades marxiennes en distinguant d'une part, les excellentes, d'autre part, les convenables et enfin celles pour le moins inabouties. Parmi les excellentes, il faudrait citer Monkey Business (Monnaie de singe), Horse Feathers (Plumes de cheval), Duck Soup (Soupe au canard) reconnu comme le chef-d'œuvre…, les convenables auraient pour nom A Night in the Opera (Une nuit à l’Opéra), A Day at the Races (Un jour aux courses), Room Service (Panique à l’hôtel)… et The Cocoanuts (Noix de coco), The Big Store (Les Marx au grand magasin) etc. appelleraient quant à eux moins de commentaires. Parmi les répartitions proposées, il est à remarquer qu'elles rendent compte généralement d'un lent et inexorable déclin. Toutefois ce n'est pas la seule façon de les appréhender. Il en existe une autre consistant à distinguer plusieurs périodes selon les producteurs qui se sont relayés et ont orchestré le quatuor. Ce dernier a joué sous la direction de quatre producteurs qui sont, chronologiquement, Paramount (The Cocoanuts (Noix de coco), Animal Crackers (L’Explorateur en folie), Monkey Business (Monnaie de singe), Horse Feathers (Plumes de cheval), Duck Soup (Soupe au canard)), Metro-Goldwyn-Mayer (A Night at the Opera (Une nuit à l’Opéra), A Day at the Races (Un jour aux courses), At the Circus (Un jour au cirque), Go West (Chercheurs d’or), The Big Store (Les Marx au grand magasin)), R.K.O. (Room Service (Panique à l’hôtel)) et United Artists (A Night in Casablanca (Une nuit à Casablanca), Love Happy (La Pêche au trésor)). L'usage, cette fois, est de différencier les deux premiers, en raison, entre autres, du nombre important de films qu'ils ont produits, et de les mettre fréquemment en opposition.

De la Paramount ou de la M.G.M. quel est le producteur qui a su tirer le meilleur profit et offrir l'interprétation la plus brillante du quatuor ? Au regard des commentaires, il semble difficile de se prononcer clairement sur cette rivalité, tant l'issue apparaît incertaine, même si chaque fois, il est fait mention de la présence de deux films, A Night at the Opera (Une nuit à l’Opéra) et A day at the Races (Un jour aux courses), qui auraient pu contribuer de manière décisive au succès de la M.G.M. S'il est fait référence à ces films et qu'un rôle influent leur est dispendieusement attribué, la raison en incombe principalement à la présence d'un dénommé Irving Thalberg, alors à la tête des studios M.G.M. Ce dernier, qui deviendra une figure légendaire d'Hollywood notamment par l'exigence voire l'intransigeance qu'il montrait dans sa manière d'administrer les studios et dans les méthodes qu'il préconisait, mais aussi par une carrière qui fut aussi courte que fulgurante, mourut subitement à trente-sept ans alors que le tournage de A Day at the Races (Un jour aux courses) était en cours. Cette parenthèse dans la filmographie marxienne, A Night at the Opera (Une nuit à l’Opéra) et A Day at the Races (Un jour aux courses), réalisés sous l'égide d'Irving Thalberg, est souvent perçue comme la réunion improbable de conceptions et de manières d'œuvrer différentes. Le résultat est, en tout cas, ces deux films dont la présence, loin de trancher en faveur de la supériorité du produit M.G.M. sur celui de la Paramount, montre au contraire la difficulté de se prononcer.

Les marins portant la civière franchissent la passerelle et atteignent le quai qui fourmille de monde. La civière est déposée à terre pendant qu'un marin fait un signe de la main pour faire reculer l'ambulance. La couverture qui recouvrait le malade s'enlève alors pour faire apparaître les quatre passagers clandestins se relevant devant l'étonnement général. Ces derniers apercevant Gibson sur le pont du bateau n'oublieront pas, avant de partir, de le saluer plusieurs fois en lui envoyant notamment quelques baisers d'adieux.

Les Marx à l'hôtel !

Sur les hauteurs de Lausanne, en Suisse, un bel hôtel particulier du XVIIIe siècle, le château de Beaulieu, fut transformé en musée au début des années soixante-dix. Il y reçut un nombre très important d'œuvres d'artistes issues de la Collection de l'Art Brut. Cette dernière, inaugurée en 1976, est constituée des travaux que le peintre Jean Dubuffet rassembla et collectionna depuis plusieurs décennies, travaux relevant de ce que lui-même intitula l'Art Brut. Il fit don à la ville de Lausanne de sa collection qui réunit aujourd'hui 15 000 œuvres environ auxquelles s'ajoute un ensemble d'œuvres classées sous la dénomination de « Neuve Invention », qui regroupe des cas limites de l'Art Brut, au nombre de 6 000. Au sein de ce musée se côtoient trois types différents d'œuvres. Il y a d'abord celles issues de collections asilaires qui sont le fruit de prospections dans les hôpitaux psychiatriques en Europe et plus particulièrement en Suisse, en France et en Allemagne du début du siècle jusqu'en 1950. D'autres présentent un caractère « médiumnique » et proviennent des milieux spirites de la première moitié du siècle. Enfin, les dernières se caractérisent par la diversité de leur provenance. Ce sont des créations d'auteurs autodidactes, révoltés, reclus ou anarchistes, souvent illettrés et de milieu très modeste et également quelques cas d'art carcéral. Désormais chantre de l'Art Brut, le château de Beaulieu ne le devint que très tardivement, bien après que la notion d'Art Brut fut élaborée et définie par son concepteur. Cette intronisation tardive de la collection n'est pas seulement le résultat d'une succession de péripéties.

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, le peintre Jean Dubuffet se prend de curiosité pour les productions réalisées par les patients des hôpitaux psychiatriques. Il entreprend dès lors de nombreux voyages de prospection à travers l'Europe visitant les collections asilaires existantes. Il a le dessein d'écrire un ouvrage sur ces productions multiples et variées. Ces voyages le mèneront entre autres en Suisse, à Berne, à Genève à partir desquels il fait ses premières découvertes et commence, dans l'optique de constituer une collection, à acquérir des œuvres. Le « Foyer de l'Art Brut » ouvre ses portes à Paris et organise sa première exposition en 1947. L’année suivante est créée la Compagnie de l'Art Brut. Parmi les nombreuses personnalités intéressées par le projet de Dubuffet, figure notamment l'auteur de L'art des fous, la clef des champs, qui sera un membre privilégié de la compagnie. Au rythme régulier des acquisitions, résultat d'un travail très actif de prospection, la collection prend de l'ampleur, les expositions se succèdent. Au 17 rue de l'Université, à Paris, le public découvre ces productions nouvelles et se familiarise avec les dessins, les peintures, les sculptures de Wölfli, d'Aloïse, ou encore de Müller, qui deviendront rapidement des figures majeures de l'Art Brut. Un almanach de l'Art Brut, de petites monographies doivent normalement accompagner cet essor.

Toutefois les difficultés surviennent très vite. Le désintéressement de certains membres de la compagnie dont celui d'André Breton aboutissant à sa démission, le manque de personnel, une situation financière de plus en plus chaotique et finalement l'impossibilité de trouver un lieu d’exposition adéquat ont pour résultat la dissolution de la compagnie. Dubuffet décide alors d'expatrier sa collection profitant de l'opportunité que lui offre son ami et peintre Ossorio d'installer l'ensemble des œuvres dans sa luxueuse résidence des États-Unis. Sa collection qui regroupe alors 1 200 œuvres d'une centaine d'auteurs y restera jusqu'en 1962. Après cet exil de onze années, la collection est de retour en France. La compagnie, reconstituée grâce à de nouveaux achats et à de nombreuses donations, prend un nouvel essor qui la verra s'enrichir et atteindre le nombre approximatif de 2 000 œuvres regroupant environ 200 auteurs. Les premières publications de la compagnie, longtemps retardées, sont entreprises.Sous forme de fascicules, sont passés en revue les auteurs de la collection choisis parmi les plus représentatifs et les plus novateurs. Le Prisonnier de Bâle, Palanc l'écrituriste, le facteur Lonné et ses dessins médiumniques,… feront partie du premier fascicule publié en 1964. En 1967, au Musée des Arts Décoratifs à Paris, une grande exposition intitulée « L'Art Brut » a lieu et permet cette fois au public de découvrir plus de 700 œuvres de 75 auteurs. Elle est la plus importante exposition depuis 1949, date de la première exposition d'ensemble. Les recherches de Dubuffet, néanmoins, entreprises maintenant depuis deux décennies ne semblent guère intéresser les instances françaises. Sa volonté de leur assurer un statut, le décide alors d'expatrier définitivement sa collection. En 1971, Dubuffet en fait don à la ville de Lausanne. Le château de Beaulieu recevra 4 104 œuvres de 135 auteurs, dernièrement recensées dans le Catalogue de la Collection de l'Art Brut, auxquelles s'ajoutent 1 200 autres reléguées, en raison de leur caractère « litigieux », dans une « Collection annexe ».

Lorsque Dubuffet s'intéresse à ce que détiennent les établissements asilaires, il n'est pas concevable que leurs murs puissent s'orner, même provisoirement, des travaux de leurs pensionnaires. L'opacité volontairement décourageante de leur enceinte était le meilleur garant d'une orthodoxie scientifique. L'autorité médicale veillait. La production en très grand nombre des internés était prise en considération par les docteurs dans une seule et même optique. Elle servait à mettre à jour les corrélations vérifiables entre tel trait, telle figure et telle forme de démence répertoriée. Il s'agissait avant tout d'un matériel de diagnostic, riche et important, à partir duquel un travail spécifique de classification s'établissait. Le seul point de vue recevable était le point de vue symptomatologique. Ainsi Dubuffet, que les tentatives successives dans le domaine pictural n'avaient pas pleinement satisfait, allait entrouvrir ces portes trop communément et trop systématiquement closes. La primauté serait cette fois donnée au registre artistique. à l'approche clinique, à l'objectivation psychiatrique se substituerait une approche exclusivement esthétique. Il ne sera plus question de savoir à quelles maladies mentales se rattachent telle particularité ou singularité stylistique mais au contraire parmi le foisonnement des productions des internés de déceler les nombreuses et insoupçonnables richesses, d'en démontrer la force, l'originalité et surtout d'en révéler les potentialités créatrices.

Cependant, aussi insolite paraît-elle, la démarche de Dubuffet n'était pas la première.
Il marchait alors sur les traces de médecins qui, très tôt, portèrent, sur l'imposante masse de travaux qui était à leur disposition, un regard nouveau. Réceptifs à l'égard des différentes formes d'expression de leurs patients, peintures, dessins, sculptures de toutes natures, et de surcroît y décelant un indéniable attrait esthétique, ils commencèrent à recueillir les œuvres afin de les préserver et entreprirent de les étudier. Certaines de ces études aboutirent à des publications comme, par exemple, celle que le docteur suisse, Walter Morgenthaler, consacra à l'un de ses patients. Ce docteur qui, à partir de l'année de son affectation en 1908, transforma lentement mais sûrement la collection de l'hôpital psychiatrique de la Waldau à Berne en une sorte de musée, écrivit Ein Gesteskranker als Künstler [1], qui fut édité en 1921. L’ouvrage était centré essentiellement sur les travaux d'un des patients du docteur, Adolphe Wölfli, travaux graphiques et scripturaux qui l'avaient aussitôt intéressé. Une année plus tard un jeune médecin allemand, Hans Prinzhorn, qui pareillement, après avoir enrichi la collection de la clinique psychiatrique de Heidelberg à partir de 1919, l’année de sa nomination, publia quant à lui un ouvrage intitulé Bilderei der Geisteskranken [2] traduisible par Expressions de la folie. Son étude s'appuyait sur l'ensemble des productions rassemblées dans la collection de la clinique, les sculptures de bois de Karl Brendel, les aquarelles de Peter Moog… Ces deux ouvrages eurent un retentissement considérable. Le parti-pris novateur que les docteurs avaient adopté, de mettre au devant une approche spécifiquement formelle, les principes qu’ils avançaient, d'accorder un statut artistique aux productions des malades mentaux leur reconnaissant une pleine et entière paternité eurent une influence déterminante dans l'histoire de la perception et de l’appréhension de la production asilaire.

Ainsi lorsque la monographie sur Adolph Wölfli est publiée, Morgenthaler fait apparaître sa photographie et mentionne son nom. Outre que le docteur le considérait comme le véritable auteur, l’« artiste » prenant le pas sur le malade, l’« aliéné », il dérogeait ostensiblement à l’usage médical qui, au sein des établissements psychiatriques, s’en tenait à une stricte et sévère confidentialité. Au regard de l’opprobre qui accompagnait toute mention faite aux patients de tels établissements, l’anonymat était rigoureusement préservé. La folie restait un inaltérable et incoercible sujet de honte. Seuls apparaissaient les premières syllabes du nom ou le prénom de l’auteur quand les travaux eux-mêmes ne se désignaient que des seules indications permises, d’ordre donc exclusivement pathologique : « sculpture d'un… souffrant de…, dessin d'un… atteint de… »

Aux côtés de ces deux figures majeures que furent les docteurs Morgenthaler et Prinzhorn, nombreux furent également les médecins qui apportèrent leur contribution. Les recherches qu'ils entreprirent, les collections qu’ils constituèrent propagèrent dans une même logique l’idée d’un attrait, autre que pathologique, des travaux rassemblés : le docteur Auguste Marie et son « petit musée de la folie » réunissant une collection commencée depuis 1900 à l’hôpital de Villejuif à Paris, le docteur Charles Ladame et un cabinet installé dans un pavillon de l’hôpital de Bel-Air à Genève dans lequel étaient accrochées les œuvres… le docteur Hans Steck à Lausanne, le docteur Gaston Ferdière à Rodez et pour clore une liste qui n'est pas exhaustive, « Marcel Réja », pseudonyme sous lequel le docteur Paul Meunier signa L’Art chez les fous [3], un ouvrage qui parut en 1907 et qui constituera la première véritable rupture, le premier véritable brûlot dans l’institution psychiatrique.
C’est pourquoi à l’instigation de ces spécialistes dont assurément la caractéristique commune était que leur savoir s'étendait bien au-delà du monde médical, une perspective différente de celle qu’il était d'usage d'attendre s'inaugurait. Le défi esthétique sur lequel elle reposait principalement marquait un esprit de changement et une volonté d'indépendance vis-à-vis du discours psychiatrique dominant. L’apposition des noms aux écrits, dessins, peintures, sculptures, objets des internés, en rendant à ces auteurs un nom, une identité que ces lieux dévolus à l'enfermement et à l'exclusion leur avaient partiellement ôtés, avait pour conséquence de faire prendre conscience de l’inopportunité de la catégorie d'art « psychopathologique » et concurremment de l'intention d'en finir avec cet ostracisme séculaire. Dans l'émergence et l'élaboration de la notion d'Art Brut, ils représentèrent pour Dubuffet un apport capital. Souscrivant immédiatement au projet, ils viendront enrichir la collection par les donations qu'ils feront et participeront aux publications de la compagnie. Louis Lambelet et Jean Oury seront par exemple les premiers parmi les nombreux médecins qui collaboreront à la rédaction des fascicules. Ils inaugureront la série en écrivant respectivement sur le Prisonnier de Bâle et Benjamin Arneval…

L’accostage

Julius, Adolph, Leonard et Herbert, clandestins embarqués à bord d’un transatlantique en direction de New York, après une tentative infructueuse de débarquer devant des douaniers vigilants, déjouant le subterfuge de leur identité d’emprunt, arriveront à leurs fins. Le passeport de Maurice Chevalier, chanteur de music-hall renommé, se révélant d’aucun secours, ils profiteront de l’évanouissement pour le moins salutaire d’un passager anonyme. Qu’importe, malgré leur habileté déconcertante à prendre le timbre de voix, les mimiques et la gestuelle de Maurice Chevalier, que ces enfants du music-hall soient éconduits ! Cet anonymat sera de courte durée et cette clandestinité à bord du transatlantique de Monkey Business (Monnaie de singe), une clandestinité dont ils se parent joyeusement et avec ostentation au nez et à la barbe de l’équipage, ne les empêchera aucunement d’être eux-mêmes et de se faire rapidement un nom sur la scène cinématographique.
Affublés de leurs curieux sobriquets, qui seront désormais leur seule signature, sans le moindre remord, ils s’apprêteront à poursuivre avec désinvolture leurs méfaits dans la sphère cinématographique. Les commettront-ils en toute impunité ? En dépit d’un style qui s’est élaboré essentiellement sur la scène du music-hall, d’une proéminente moustache de fard noir pour l’un, d’une perruque postiche et d’une infirmité évidente pour l’autre, enfin d’un accent marqué pour le dernier, ils arboreront fièrement une identité et une singularité qu’ils voudront immuables. Pourquoi Groucho porte-t-il cette « fichue » moustache ? Harpo est-il réellement muet ? Quelles expériences théâtrales ont pu forger ce style mouvementé et violent ? Quelle est l’origine de ces sobriquets à la terminaison commune ? Les questions, même si elles peuvent paraître légitimes et aidées à la compréhension et l’appréhension de la nature de leurs exactions n’en seront pas moins omises, trop enclines, incontestablement, à accorder du crédit aux propos des principaux intéressés. Il est question bien évidemment des deux ouvrages autobiographiques écrits par Groucho et Harpo Marx, vis-à-vis desquels la prudence paraît préférable.
En outre, au regard de leur comique gesticulatoire, de leur style violent, fondé entre autres sur d’étourdissants dialogues non sensiques, de leur virtuosité musicale, faut-il appréhender leurs prestations – à la suite des historiens et commentateurs du cinéma – comme seul témoignage, enregistrement, d’un art révolu ? A contrario, faut-il signaler à leur encontre une quelconque aptitude pour l’objet cinématographique en plein apprentissage de la parole, mettant en valeur des personnalités à la fois différentes et très originales ? Quelle aurait pu être la perception de l’univers marxien si le premier film des Marx, en réalité Humorisk tourné en 1929, fut sauvegardé, en sachant qu’il présentait la particularité d’être muet ? Les prestations des frères Marx, s’étalant de The Cocoanuts (Noix de coco) réalisé en 1929 à Love Happy (La Pêche au trésor) réalisé en 1949, ne paraissent pouvoir se soustraire à ces questions que cette période charnière ne manqua pas de susciter à l’égard de nombre de comiques, issus ou non de la scène théâtrale.

Aussi insolites soient-elles, les prestations des quatre frères méritent d’être perçues autrement à savoir : en omettant volontairement cette époque pendant laquelle leurs films furent réalisés, l’histoire familiale et atypique de chacun des frères, leur longue et riche expérience passée sur les planches des théâtres, et en privilégiant leurs seuls agissements d’où ressortent avec force la volubilité hargneuse de Groucho, la loquacité roublarde de Chico, l’inventivité muette de Harpo et la réserve de Zeppo, d’où se distinguent avec raison une stratégie burlesque, un esprit dévastateur lorsqu’ils ont le malheur d’être réunis tous les quatre, leur propension au désordre, en un mot, leur « folie » que d’aucuns repéreront et mentionneront au fil de leurs apparitions.
À l’instar de la démarche du peintre Jean Dubuffet au lendemain de la seconde guerre mondiale, il s’agit d’appréhender les prestations des Marx, différemment. Se prenant de curiosité pour les travaux réalisés par des patients des établissements asilaires, Dubuffet, à la suite de docteurs avisés, allait donner la primauté à une approche nouvelle, en s’éloignant du carcan scientifique dans lequel ces travaux étaient confinés. À la faveur des productions qu’il rechercha et préserva, la Compagnie de l’Art Brut se créa. À travers les expositions et les publications – sous forme de fascicules –, étayant fort opportunément le parti-pris singulier de l’approche et l’orientation précise de son instigateur, le concept d’Art Brut prenait corps. Les expositions se succéderaient et mettraient sur le devant de la « scène artistique » des travaux considérés jusqu’alors comme relevant de pathologies et utiles exclusivement pour l’élaboration de diagnostics. Les statues « Müller », d’origine inconnue, les dessins d’Aloïse, de Wölfli ou de Müller, les sculptures du prisonnier de Bâle… seraient enfin « exposés » et susciteraient soit l’engouement soit la perplexité, et dans tous les cas les interrogations. Les fascicules publiés par la compagnie présenteraient quant à eux les auteurs et mettraient en lumière leur production. L’analyse des œuvres et un portrait de l’auteur, à qui une véritable paternité serait enfin reconnue, permettraient de promouvoir cette démarche atypique et pour le moins iconoclaste.
L'irruption des frères Marx dans l'univers cinématographique, irruption sans la moindre retenue, passant outre les règles de bienséance généralement en vigueur lorsqu'il s'agit de rencontre imprévue, ne doit pas seulement permettre de rendre compte d'hypothèses qui relèvent la plupart du temps de préceptes. Leur présence prolongée dans le microcosme cinématographique, par son étonnante durée peut assurément autoriser de s’écarter des « diagnostics » déjà établis et de libérer les frères Marx de ce relatif « enfermement » dont ils sont incidemment victimes.

Repères

Théâtre et spectacles musicaux des Marx

1906-1907 : The Messengers Boys
1908 : The Le Roy trio
1909 : The Three Nightingales
1910 : The Four Nightingales
           The Six Musical Mascots
           The Four Marx Brothers
1911-1912 : Fun in Hi Skoole
1913 : Mr Green's Reception
1914 : The Duke of Bull Durham
1915-1918 : Home Again
1918 : N'Everything
1919-1920 : On the Mezzanine Floor
1921 : The Streets of Cinderella
1922-1924 : I'll Say She Is
1925-1927 : The Cocoanuts
1928-1929 : Animal Crackers

Filmographie des Marx

1926 : Humorisk
1929 : The Cocoanuts (Noix de coco) de Robert Florey et Joseph Stanley
1930 : Animal Crackers (L'Explorateur en folie) de Victor Heerman
1931 : Monkey Business (Monnaie de singe) de Norman McLeod
1932 : Horse Feathers (Plumes de cheval) de Norman McLeod
1933 : Duck Soup (Soupe au canard) de Leo McCarey
1935 : A Night at the Opera (Une nuit à l'Opéra) de Sam Wood
1937 : A Day at the Races (Un jour aux courses) de Sam Wood
1938 : Room Service (Panique à l'hôtel) de William A. Seiter
1939 : At the Circus (Un jour au cirque) d’Edward Buzzell
1940 : Go West (Chercheurs d'or) d’Edward Buzzell
1941 : The Big Store (Les Marx au grand magasin) de Charles Reisner
1946 : A Night in Casablanca (Une nuit à Casablanca) d’Archie L. Mayo
1949 : Love Happy (La Pêche au trésor) de Davis Miller

 
 
   
         
 
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