Cinéma et Folie, d'une singularité à l'autre : l'aventure des Marx Brothers
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Adolph, Herbert,
Leonard, Julius Marx
     
           
 
Le signalement
des clandestins
Groucho aura une grosse moustache noire – peinte sur la lèvre –, de petites lunettes rondes et régulièrement un gros cigare aux lèvres. Habillé d'une queue de pie, la démarche claudicante, le dos généralement courbé, il montrera à la moindre occasion ses talents de danseur excentrique et n'hésitera pas à se servir d'une façon très personnelle de sa voix.
Un haut-de-forme cabossé sur une chevelure rousse – en vérité une perruque – et des habits hétéroclites sous un grand imperméable tenu par une ceinture caractériseront Harpo. Au bout d'une canne qu'il aura en permanence sur lui est fixée une sorte de trompe qui lui permettra de pallier son infirmité originelle, la mutité. La harpe dont il joue en virtuose sera son instrument de prédilection.
Chico portera un petit chapeau pointu et une veste trop courte contrastant avec un pantalon ample. Quand il ne fera pas entendre un accent très marqué, il lui arrivera parfois d'accompagner au piano son frère doué pour la musique, faisant découvrir à cette occasion une technique des plus singulières.
Un beau complet toujours impeccable sera la tenue du dernier des frères, Zeppo, le plus discret de la famille.
Ainsi, les frères Marx, Julius, Adolph, Leonard et dans une moindre mesure Herbert, adoptèrent définitivement ces défroques excentriques, facilement reconnaissables et identifiables pour s’imposer sur la scène du music-hall. Ces uniformes singuliers avaient également l’avantage de distinguer les uns des autres chaque frère, dont la ressemblance des traits était manifeste. Lorsqu’il était engagé comme pianiste dans les bars, Leonard se faisait remplacer parfois par Adolph sans que les clients ne s’aperçoivent de la différence. La supercherie était seulement découverte quand le répertoire d’Adolph s’avérait trop court, à force de jouer les rares morceaux qu’il connaissait, ou sa technique au piano, en comparaison de celle de Leonard, trop juste.