|
|
Salle
de réception (intérieur soir) —
Oh, je veux vous présenter l'ambassadeur Trentino, de Sylvanie…
C'est un grand plaisir de l'avoir avec nous aujourd'hui dit Madame
Teasdale en s’adressant à Firefly.
Firefly tend à l'ambassadeur son paquet de cartes et après
le refus de celui-ci lui tourne obligeamment le dos. —
Merci, mais je ne peux pas rester très longtemps.
— Notre plaisir n'en est que plus grand interrompt Firefly.
Alors que diriez-vous d'un prêt de vingt millions de dollars
à notre pays, vieux grippe-sou ?
Il tire plusieurs fois sur son cigare et souffle une fumée
épaisse. — Vingt millions
de dollars, c'est une somme considérable. Je dois en discuter
avec mon ministre des Finances.
— Bon, pendant ce temps-là, pouvez-vous m'avancer douze
dollars jusqu'à la paye ?
— Douze dollars demande Trentino, intrigué.
— Ne craignez rien. Je vous les rendrai. Je vous signerai une
reconnaissance de dettes à quatre-vingt-dix jours. Si vous
n'êtes pas remboursé à cette date, vous pouvez
garder la reconnaissance de dettes.
— Votre Excellence, ne nous sommes-nous déjà pas
vus quelque part auparavant ? demande alors Trentino.
— Je ne crois pas. Je ne suis même pas sûr de vous
voir maintenant. Cela doit être quelque chose que j'ai mangé.
— Dites-moi, Monsieur, insinuez-vous que… déclare
Trentino d’un ton énervé.
Madame Teasdale tapote l'épaule de l'ambassadeur, dans l’espoir
de le calmer. — Ce n'est pas
pour dire, mais il y a un homme de trop dans cette pièce reprend
Firefly sur un ton confidentiel en s’approchant de Trentino.
Et je pense que c'est vous ! continue-t-il en le désignant
du doigt avant d’avoir pris soin de regarder autour de lui.
Trentino se tourne promptement vers Madame Teasdale qui ne cache pas
un certain embarras devant l'algarade entre les deux hommes. Il s’incline
devant elle et s’en va d’un pas rapide. —
Oh, je suis tellement désolée… s’exclame
Mme Teasdale. Je voudrais vous présenter une charmante jeune
femme.
— Il n'en serait que temps ! proteste Firefly. |
|
|
|