Cinéma et Folie, d'une singularité à l'autre : l'aventure des Marx Brothers
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La musique
Dans l’élucidation de la nature de la surprise suscitée par le fait de l’existence elle-même, il y a un objet qui est en bonne place. Cet objet est la musique.
Cet objet, que Rosset spécifie dans Principes de sagesse et de folie comme insolite, est à la fois familier et déroutant et a la particularité de se distinguer des autres sphères d’existence.
Les conceptions traditionnelles de la musique auxquelles se réfère Rosset, « “imitation“ de ce qui existe et de ce qui peut s’en ressentir », « évocation poétique de la réalité », « miroir de l’âme », apparaissent pour le philosophe comme ôtant à la musique sa spécificité et sa « force réelle ».
Au contraire, il lui semble que sa force, « l’effet puissant et particulier qu’elle engendre » résident avant tout dans une incapacité à exprimer quoi que ce soit, et s’ancrent dans une « impuissance expressive ».
Les prétentions à l’expressivité qui lui sont généralement attribuées masquent en réalité sa véritable originalité, son privilège par rapport aux autres arts. Elle n’exprime rien d’autre qu’elle-même, ne se recommande d’aucune cause extérieure à elle-même, ne repose sur aucune assise et existe à l’état libre… Elle s’apparente ainsi au « monde » en général, à l’ensemble des choses qui existent et qui n’expriment rien d’autre que leur propre fait d’exister.
Rosset revient plus longuement dans L’objet singulier sur la profonde originalité de la musique, la répertoriant parmi les nombreux aspects du singulier qu’il recense dans cet ouvrage.